Journaliste de presse écrite pendant 10 ans à Paris, j’ai effectué un virage à 180 degrés pour vivre de mon métier de photographe de mariage et me nourrir des émotions qu’il procure. 

Ceux qui connaissent mon passé ont souvent cette question qui leur brûle les lèvres : « Mais pourquoi t’es-tu lancé dans les mariages ? » Et ces dernières semaines, avec les magnifiques Jeux olympiques à Paris, la question a pris une autre tournure. « Tu ne regrettes pas ? », me lance-t-on en scrutant ma réaction, le moindre trémolo dans ma voix qui viendrait trahir un mensonge. J’ai beau être catégorique dans ma réponse, le doute subsiste toujours.

Destin

Il y a une éternité de cela, une quinzaine d’années, j’embrassais une carrière de journaliste sur Paris. Secrétaire de rédaction (je corrigeais les articles des rédacteurs et les mettais en page) à La Croix, à 20 Minutes et au JDD (époque Lagardère, pas Bolloré), j’ai eu la chance très rapidement et à 26 ans d’intégrer le journal Le Monde où tout était possible quand on avait ma motivation. Passé par (presque) tous les services de l’édition, il s’est très vite su dans les couloirs que j’étais ceinture noire de judo. A une autre époque, pour un journal peu porté sur le sport (qui plus est de niche comme le judo) comme l’était Le Monde, l’information serait passée inaperçue. Mais l’ascension d’un irrésistible gamin nommé Teddy Riner, qui devint le judoka le plus titré de la planète à l’été 2024 à Paris, décida de mon destin au Monde.

En 2010, je rédigeai mes premiers articles sur celui qui était déjà quadruple champion du monde. En 2011, je couvrais les championnats du monde à Paris où Teddy remporta haut la main son cinquième titre. Dans la foulée, avec les JO de Londres en perspective, je devins le Monsieur judo de la rédaction. Et l’on me confia la tenue d’un blog sur les sports de combat que je baptisais Au Tapis !

Un espace à inventer

A l’époque, il n’existait pas de tels espaces sur le web. Tout était à inventer. Si le judo avait une petite notoriété grâce à Riner, les articles ne couraient pas la Toile. Quant aux autres sports de combat, c’était silence radio. Alors j’ai décidé de combler un vide contre lequel je pestais depuis ma plus tendre enfance. Non seulement j’écrirais des articles de fond et de connaisseur sur des disciplines d’une extraordinaire richesse, mais aussi je ferais mes propres photos en noir et blanc en écho à la symbolique des arts martiaux (ceinture noire/kimono blanc).  

Sur Au Tapis !, je proposais des reportages, des enquêtes, des portraits, des interviews… Et je faisais découvrir à mes lecteurs des disciplines que je ne connaissais pas en mouillant le kimono. Pour alimenter mon blog et les pages du journal, j’allais régulièrement à l’Insep (ou ailleurs) à la rencontre de champions comme Clarisse Agbegnenou, Amandine Buchard, Lucie Décosse et bien sûr Teddy Riner. Au cours de ces merveilleuses années, j’ai appris à écrire, à raconter. Je me suis beaucoup enrichi au contact des champions. Mais progressivement, j’ai basculé dans une passion dévorante pour la photographie.

Au cours de mes nombreux reportages pour le journal (400 articles en 7 ans, 5 millions de visiteurs uniques sur le blog), j’ai souvent été accompagné par des photographes. A chaque fois que je les interrogeais sur leurs parcours, je m’apercevais qu’aucun d’entre-eux n’avait fait d’études dans le domaine de la photographie. Pour la plupart, la rencontre avec un appareil photo n’avait souvent été que le fruit du hasard. D’une vocation sur le tard, comme moi. A l’époque je ne m’estimais pas assez bon photographe pour en faire un métier. Mais au moins l’idée germait qu’un jour je parviendrais peut-être à me lancer dans l’aventure.

Silence glacial

L’année 2015 fut un tournant dans ma carrière journalistique. Je revois le visage de mon collègue Simon égrainer le nom des journalistes de Charlie Hebdo assassinés. « Cabu ! Wolinski ! Charb ! Tignous ! », lisait-il médusé sur une dépêche AFP tombée en plein milieu de cette funeste matinée du 7 janvier. De ce moment subsiste en moi le long silence glacial qui a suivi. Comme un hommage à ces défenseurs de la liberté que nous adorions et que nous pensions inatteignables. Eux, ces formidables vigies de nos libertés, qui avaient toute leur vie durant lutté à grands coups de crayon et d’éclats de rire contre les extrémismes de tout poils avaient été tirés comme des lapins pour des dessins. Ce constat laissa un vide abyssal qui se creusa un peu plus, quelques mois plus tard, avec l’attentat du Bataclan.

Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été fasciné par l’actualité. Enfant, je regardais avec envie le journal Libération que mon père achetait régulièrement avec un petit paquet de bonbons Haribo dans un bureau de tabac. J’aimais voir la une, les gros titres, puis découvrir à l’intérieur de ce palimpseste les milliers de caractères et les splendides photos qui racontaient l’état du monde. Plus tard, c’est la littérature qui m’a amené à la philosophie, puis au journalisme. Je n’avais qu’une obsession : comprendre pourquoi le monde était un tel bordel ; l’homme une telle canaille. Et je vous avoue qu’à chercher, je n’ai fait qu’élargir le vide. Le problème, c’est qu’à travailler trop étroitement avec l’actualité, on finit par voir tout en noir. Alors plutôt que de rester dans un milieu qui ne me convenait plus, auquel je ne voulais plus me confronter, j’ai préféré quitter Le Monde et Paris.

Second Shooter

Mes 6 ans passés en tant que responsable du pôle presse à la mairie de Poitiers et Grand Poitiers ne m’ont pas donné davantage foi en l’humanité. Si j’ai aimé comprendre le fonctionnement de nos institutions, le monde sans pitié de la politique n’était, en revanche, pas pour moi. Trop corseté, trop calculé.

photographe mariage Poitiers

Alors j’ai repensé au monde de la photo qui m’avait tant donné de plaisir. Et je me suis souvenu du mariage d’un cousin que j’avais adoré couvrir il y a quelques années en tant que photographe amateur. Dans le lot de mes photos, il y avait des clichés singuliers que je trouvais assez intemporels. Alors je me suis dit que je pouvais peut-être enfin, à bientôt 40 ans, faire confiance à mon œil.

Pour me lancer définitivement dans l’aventure, j’ai eu la chance d’être épaulé par Iboo Création. Après m’avoir longuement parlé de son expérience de photographe de mariage, il m’a introduit en tant que second shooter sur le mariage de Camille et Nathan au Château de Crazannes. Je lui suis éternellement reconnaissant de m’avoir ainsi mis le pied à l’étrier dans un tel domaine à tomber. Ce 22 juillet 2022, j’ai pris mon pied comme jamais à shooter et à tourner des plans pour réaliser à la fois une série de photos et des vidéos. Mais ce qui m’a le plus bouleversé ce jour-là, c’était de ressentir tant d’émotions pour des gens qui, pour moi, étaient de parfaits inconnus.

Révélation

Une trentaine de mariages plus tard, à l’été 2024, me voilà désormais photographe de mariage, bien ancré, ayant depuis longtemps évacué le syndrome de l’imposteur grâce aux retours enchantés de mes mariés (mille mercis à eux). Mais c’est le 6 juillet dernier, lors du mariage d’Eloïse et Tom au Château de la Barbelinière à Thuré que j’ai réellement compris pourquoi je faisais ce métier et ce qui lui donnait un sens à mes yeux.

C’était en fin d’après-midi, après une splendide cérémonie laïque. Conviés à se rafraîchir, les invités avaient convergé au cocktail où les attendait une scène sur laquelle jouait un orchestre. L’heure était à la fête sous le soleil déclinant. Et puis, un homme est monté sur la scène, guitare à la main. Il s’est assis face au micro, a respiré un bon coup avant d’entamer : « Ya no estás más a mi lado, corazón. »

Ce premier couplet de la chanson espagnole Historia de Un Amor a figé l’assemblée. Tout le monde s’est retourné vers la scène. Certains se sont pris dans les bras pour pleurer, d’autres esquissaient un sourire les yeux remplis de larmes ou regardaient au ciel. Manifestement l’un des leurs trop tôt disparu avait droit au plus bel hommage qui soit. Et moi, derrière mon appareil photo, je ne perdais pas une miette du spectacle qui me tirait également, sans que je sache vraiment pourquoi, des sanglots.

Privilège

Je n’ai jamais cherché à savoir qui était cette personne à laquelle on rendait hommage. Je préfère ne pas le savoir et laisser mon imaginaire rivaliser d’hypothèses. Toujours est-il que ce fut un des plus beaux jours de ma vie tant j’ai ressenti un trop plein d’émotions. Et jamais dans aucun autre milieu, dans aucun autre métier, je n’ai éprouvé de telles sensations.

J’étais comme envoûté par la beauté de cette chanson. Mais au-delà, la ferveur et la peine collectives avaient fini par m’emporter. Sur le refrain, tout le monde s’est mis à danser. Les pleurs se mêlaient aux rires. A l’immense tristesse répondait une joie de vivre plus forte encore. Ce moment était tout simplement magnifique. Et j’estime être un privilégié de l’avoir vécu ainsi, avec mon propre ressenti et ma sensibilité.

Emotions fortes

Sur la plupart de mes mariages, quand les cérémonies sont fortes et poignantes, je me surprends à ne pouvoir retenir mes larmes. C’est d’ailleurs ce qui avait (agréablement) surpris Emilie et Matthieu, en juillet 2023, lors de leur cérémonie laïque particulièrement émouvante. Idem pour le mariage d’Adèle et Flavien à l’Abbaye du Pin en mai 2024. Je me souviens avoir été particulièrement ému par le discours de Flavien qui exprimait avec des mots particulièrement touchants son incompréhension devant la violence du monde. Tout à coup, je m’étais senti moins seul, comme en sécurité.

Photographe mariage

Auprès de « mes » mariés, j’ai trouvé mon rôle. J’aime cette idée d’accompagner un couple, quelles que soient les circonstances, sur une des plus belles portions de leur chemin. J’aime ce défi qui va m’obliger à me dépasser pour capter un maximum d’émotions. Je m’interdis de me plaindre ou d’être médiocre ce jour-là parce que mes mariés ont dépensé beaucoup de leur temps et de leur argent pour que je ne me montre pas à la hauteur. Je me plais à rendre des reportages qu’ils chériront toute leur vie. J'aime l’idée qu’ils conserveront toujours une part de moi en eux.

Je me suis toujours dit qu’à la fin de ma vie, j’aimerais pouvoir me dire que j’ai fait plein de choses. Des tas de choses différentes. Un peu comme Romain Gary, un de mes auteurs préférés, qui a vécu mille vies en une. Mais ma plus grande satisfaction aujourd’hui, c’est de distribuer du bonheur aux gens. Parce que nous en avons tant besoin.

Les Noces de Florent, votre photographe et vidéaste de mariage

photographe mariage Poitiers

Basé à Poitiers, je me déplace dans toute la France et à l’étranger pour faire de votre grand jour un grand souvenir. Ancien journaliste de presse écrite, adepte du reportage, j’aime saisir les détails qui font toute la saveur d’un mariage. Ces instants qui, pris sur le vif, révèlent un sentiment, trahissent une émotion. Aussi unique que fugace, un mariage est un moment suspendu dans l’histoire d’une vie. Alors autant ne pas passer à côté des souvenirs qui en resteront. Les Noces de Florent, c’est une expérience. Celle d’un regard unique pour un jour unique : le vôtre.

En février 2024, Les Noces de Florent a obtenu un Wedding Award du site mariages.net. Une distinction qui récompense les prestataires les mieux notés de la plateforme.

Voir le profil sur mariages.net.    

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